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Saxophone

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Appartenant à la famille des bois, le saxophone est un instrument à anche simple (une seule lamelle de roseau) ligaturée sur un bec, de perce et ce pavillon coniques. Breveté en 1846 par Adolphe Saxe (Saxophone = "son"de Sax), sa famille se compose de 5 instruments principaux :

  • le saxophone soprano (en si bémol)
  • le saxophone alto (en mi bémol)
  • le saxophone ténor (en si bémol)
  • le saxophone baryton (en mi bémol)
  • le saxophone basse (plus rare, en si bémol)

Appartenant à la famille des bois, le saxophone est un instrument à anche simple (une seule lamelle de roseau) ligaturée sur un bec, de perce et ce pavillon coniques. Breveté en 1846 par Adolphe Saxe (Saxophone = "son"de Sax), sa famille se compose de 5 instruments principaux :

  • le saxophone soprano (en si bémol)
  • le saxophone alto (en mi bémol)
  • le saxophone ténor (en si bémol)
  • le saxophone baryton (en mi bémol)
  • le saxophone basse (plus rare, en si bémol)

Le quatuor de saxophone classique est composé d'un saxophone soprano, d'un alto, d'un ténor et d'un baryton.

A cette première liste s'ajoutent :

  • le saxophone sopranino (en mi bémol, peu usité en raison d'une justesse approximative)
  • le saxophone contrebasse (en mi bémol, très rare)

L'ensemble de 12 saxophones regroupe : 1 saxophone sopranino, 2 saxophones sopranos, 3 saxophones altos, 3 saxophones ténors, 2 saxophones barytons et un saxophone basse.

Le tubax se nomme aussi saxophone sous-contrebasse.

Ces trois derniers instruments sont très rares, très peu utilisés et restent actuellement des curiosités plutôt que de réels instruments de musique usités…

A noter qu'Adolphe Sax avait à l'origine construit deux familles de saxophones : celle en Mi bémol et Si bémol, et une autre en Ut et en fa destinée à l'orchestre symphonique. Aujourd'hui, seule subsiste la famille en Si et Mi bémol, quoique certains jazzmen affectionnent particulièrement le sax ténor en Ut du fabricant Selmer : le fameux C-melody.


Sommaire

[modifier] Organologie

L'instrument est composé de trois parties soudées ou collées réalisées généralement en laiton : le corps conique, la culasse et le pavillon. Les clefs (au nombre de 19 à 22 selon les membres de la famille et l'époque à laquelle l'instrument a été construit) commandent l'ouverture et la fermeture des trous latéraux percés sur le corps. L'extrémité haute du corps est prolongée horizontalement par le bocal (démontable) qui porte le bec (en ébonite, métal ou cristal), équipé d'une anche simple attachée avec une ligature.

Le saxophone s'accorde en faisant légèrement varier l'enfoncement du bec (modulable grâce au liège entourant l'extrémité du bocal).

[modifier] Historique

L'histoire du saxophone est lié à celle de son inventeur : Antoine Joseph Adolphe Sax (1814-1884). Né à Dinant (Belgique), Adolphe Sax étudie la lutherie instrumentale avec son père et présente ses deux premiers instruments, une flûte et une clarinette, à 'âge de 15 ans. Clarinettiste émérite, Adolphe améliore grandement la clarinette basse à 20 ans, puis part pour Paris en 1841. En 1844, il présente une nouvelle famille d'instruments, les Saxhorns encore usités aujourd'hui dans les fanfares et les orchestres d'harmonies. Il s'attache ensuite à une nouvelle famille d'instruments, il veut créer: « Un instrument qui par le caractère de sa voix pût se rapprocher des instruments à cordes, mais qui possédât plus de force et d'intensité que ses derniers » (Brevet français N° 3226 du 21 mars 1846). Le saxophone est né.

Ce nouvel instrument lui assure sa réputation et Adolphe Sax est logiquement nommé Professeur de saxophone au Conservatoire de Musique de Paris. Il meurt à Paris en 1894.

[modifier] Le saxophone classique

Après son invention, le saxophone est très vite apparu dans l'orchestre et surtout dans les partitions d'opéra, ce qui pourrait être expliqué par le poste de Directeur de la Musique de Scène tenu par Adolphe Sax lui même (une sorte de musique militaire utilisée dans les grandes scènes) à l'Opéra de Paris.

Les principaux compositeurs qui ont utilisés le saxophone à l'époque sont : Berlioz, Kastner, Halévy, Ambroise Thomas, Bizet (dans son Arlésienne, 1873), Delibes, Massenet, Saint-Saëns, d'Indy… Le Saxophone entre dans l'esprit de l'époque des années 20 par des compositeurs tels que Darius Milhaud fortement influencé par cette musique venue de l'Amérique ("La Création du Monde"), Germaine Tailleferre (1ère version de son premier Concerto pour Piano et Orchestre), Maurice Ravel ("Boléro") et Manuel Rosenthal ("Saxophone Marmelade"), parmi d'autres, ont utilisé cette nouvelle couleur dans leurs compositions modernistes.

Le saxophone est aussi présent dans un certain nombre de pages concertantes écrites par de grands compositeurs bien connus comme la Rhapsodie de Debussy (orchestrée par Roger-Ducasse), le Concerto op. 109 de Glazounov, les deux Ballades de Frank Martin, le Choral varié op. 55 de Vincent d'Indy, le Concertino da camera de Jacques Ibert, la Légende de Florent Schmitt, le concerto de Lars-Erik Larsson et l'étonnant Concerto pour Deux Pianos, Choeurs, Quatuor de Saxophones et Orchestre (1934) de Germaine Tailleferre, que par des auteurs moins illustres tels Absil, Badings, Bozza, Brenta, Caplet, Chevreuille, Constant, Eisenmann, Gaubert, Perrin, Tomasi, Vellones, Woolett et de nombreux autres.

Pour saxophone et piano, on trouve des sonates et diverses pièces, notamment de Absil, Bozza, Desenclos, Gretchaninov, Hindemith, Jolivet, Koechlin, P. Pierné, Tcherepnine, et autres Castérède et Tomasi, dont certaines ont été spécialement écrites pour l'un ou l'autre des deux plus grands saxophonistes du XXème siècle : Marcel Mule, un Français qui a donné de nombreux concerts dans le monde entier et créé entre autres les concertos de Vellones, Bozza et Tomasi; et Sigurd Rascher, musicien allemand naturalisé américain qui s'est également produit sur tous les continents avec un répertoire spécialement conçu pour son aisance avec le registre suraigu, pour lequel les Concertos de Glazounov et Ibert et la Ballade de Frank Martin ont été écrits.

Berlioz définit ainsi le timbre du saxophone :

« L'auteur de cet ouvrage n'est point obligé, sans doute, de mentionner la multitude d'essais de toute espèce, que font journellement les fabricants d'instruments de musique, leur prétendues inventions plus ou moins malheureuses, ni de faire connaître les individus inutiles qu'ils veulent introduire dans le peuple des instruments. Mais il doit signaler et recommander à l'attention des compositeurs les belles découvertes que d'ingénieux artistes ont faites, surtout quand l'excellence du résultat de ces découvertes a été généralement reconnue, et quand leur application est déjà un fait accompli dans la pratique musicale d'une partie de l'Europe. Ces producteurs sont au reste peu nombreux, et M.Mr. Adolphe Sax et Alexandre se présentent à leur tête. Mr. Sax, dont les travaux vont nous préoccuper d'abord, a perfectionné, je l'ai déjà indiqué ça et là dans le cours de ce travail, plusieurs instruments anciens. Il a en outre comblé plusieurs vides existant dans la famille des instruments de cuivre. Son principal mérite néanmoins est la création d'une famille nouvelle, complète depuis quelques années seulement, celle des instruments à anche simple, a bec de clarinette et en cuivre. Ce sont les Saxophones. Ces nouvelles voix données à l’orchestre possèdent des qualités rares et précieuses. Douces et pénétrantes dans le haut, pleines, onctueuses dans le grave, leur médium a quelque chose de profondément expressif. C’est en somme un timbre sui generis, offrant de vagues analogies avec les sons du violoncelle, de la clarinette et du cor anglais, et revêtu d’une demi-teinte cuivrée, qui lui donne un accent particulier. Le corps de l'instrument est un cône parabolique en cuivre, armé d'un système de clefs. Agile, propre aux traits d'une certaine rapidité, presqu'autant qu'aux cantilènes gracieuses et aux effets d'harmonie religieux et rêveurs, les saxophones peuvent figurer avec un grand avantage dans tous les genres de musique, mais surtout dans les morceaux lents et doux.Le timbre des notes aiguës des saxophones graves a quelque chose de pénible et de douloureux, celui de leurs notes basses est au contraire d’un grandiose calme pour ainsi dire pontifical. Tous, le Baryton et la Basse principalement, possèdent la faculté d’enfler et d’éteindre le son ; d’où résultent, dans l’extrémité inférieure de l’échelle, des effets inouïs jusqu’à ce jour, qui leur sont tout à fait propres et tiennent un peu de ceux de l’orgue expressif. Le timbre du Saxophone aiguë est beaucoup plus pénétrant que celui des clarinettes en Sib et en Ut, sans avoir l'éclat perçant et souvent aigre de la petite clarinette en Mib. On peut en dire autant du soprano. Les compositeurs habiles tireront plus tard un parti merveilleux des Saxophones associés à la famille des clarinettes ou introduits dans d’autres combinaisons, qu’il serait téméraire de chercher à prévoir. Cet instrument se joue avec une grande facilité, le doigté procédant du doigté de la la flûte et de celui du Hautbois. Les clarinettistes déjà familiarisés avec l'embouchure, se rendent maître de" son mécanisme en très peu de temps. »


[modifier] Le saxophone et le Jazz

Encore rare dans le premier jazz et dans le style New Orleans, le saxophone est alors essentiellement présent dans les brass bands et les orchestres de danse. Sa généralisation, à partir de 1917, correspond au moment où le jazz se développe vers Chicago puis New York. Á la faveur de l’engouement du public, le saxophone détrône peu à peu la clarinette dans les ensembles (comprenant souvent deux altos et un ténor) et rivalise avec la trompette avant de la supplanter dans le jeu soliste. Depuis les années 1950, le saxophone alto compte dans le jazz moins de représentants illustres que son plus proche parent le ténor. Il en demeure néanmoins, avec ce dernier mais aussi la trompette et le trombone, l’une des voix essentielles.

Polo Barnes chez King Oliver, Earl Fouché et surtout « Stump » Evans (1904-1928) aux côtés de Jelly Roll Morton incarnent une conception néo-orléanaise tournée encore vers l’accompagnement. Frankie Trumbauer (1901-1956), spécialiste du ténor en ut (C-melody sax) et compagnon du cornettiste Bix Beiderbecke, ouvre la voie à une conception nouvelle, suivie par Jimmy Dorsey (1904-1957), Sidney Bechet, Johnny Hodges (1906-1970) et Benny Carter (1907- 2003).

Charlie Parker (1920-1955) ne domine pas seulement la génération d’altistes du be-bop dès 1942. Son influence s’étendra progressivement - dépassant en envergure celle exercée auparavant par Louis Armstrong - à tous les saxophonistes, trompettistes ou trombonistes jusqu’à atteindre et transformer le jeu des guitaristes ou des pianistes. On compte parmi ses disciples : Sonny Stitt (1924-1982), Sonny Criss (1927-1977), Lou Donaldson (1926), Frank Morgan,Herb Geller (1928) et surtout Phil Woods (1933).

Les premiers saxophonistes ténors du jazz des années 1920 assurent une fonction orchestrale ou rythmique (souvent en alternance avec la clarinette) et se dégagent à peine de l’improvisation collective  : Bud Freeman (1906-1991) dessine une première alternative originale avec une sonorité feutrée, presque vaporeuse en dépit d’une attaque nette. Mais l’instauration d’une véritable tradition du ténor est due à Coleman Hawkins (1904-1969) : sa sonorité est à la fois chaude et rugueuse, le vibrato généreux, et l’expressivité intense, notamment dans les ballades : après Armstrong à la trompette et avant Parker à l’alto, Hawkins a créé le « standard » de son instrument. Lee Konitz (1927) cultive, parallèlement à l’influence de Parker, une certaine abstraction sonore qui l'on appellera "cool jazz". comme Paul Desmond (1924-1977) ou encore Art Pepper (1925-1982) Le hard-bop distingue l’altiste Cannonball Adderley (1928-1975) et Jackie McLean (1932).

Lester Young (1909-1959) ouvre des voies à l'improvisation moderne tandis qu'Ornette Coleman (1930) jette le trouble à l’approche des années 1960 avec Eric Dolphy (1928-1964) et Anthony Ortega (1928) dans le Free Jazz. Roland Kirk (1936-1977) reste célèbre pour s’être spécialisé dans le jeu simultané de deux, voire trois saxophones (le manzello et le stritch - extensions prototypiques du soprano et de l’alto - ainsi que le ténor).

Après la trompette puis le saxophone alto, le saxophone ténor devient vers le milieu des années 1950 l’instrument-phare du jazz, avec Sonny Rollins (1930) et John Coltrane (1926-1967) qui assimilent successivement les influences d’Hodges et Parker pour l’alto, de Young et Byas pour le ténor - et plus généralement les caractères stylistiques menant du Swing au hard-bop. Les saxophonistes ténor apparus vers 1955 n’échappent à l’influence d’aucun de ces deux chefs de file. On peut citer : Harold Land (1928-2001), Benny Golson (1929), Hank Mobley (1930-1986), Stanley Turrentine (1934-2000), Johnny Griffin (1928), Charlie Rouse (1924-1988) et George Coleman (1935), ainsi bien entendu que Wayne Shorter et David Liebman. Envisagée au tournant des années 1970, la fusion jazz rock est assez faiblement représentée par les saxophonistes, mais toutefois incarnée, à l’alto, par le britannique Elton Dean, le japonais Sadao Watanabe et surtout David Sanborn (1945). L’enrichissement vient dans le même temps d’un réemploi varié des acquis sonores du free jazz et de l’ouverture vers des traditions musicales éloignées. Des saxophonistes comme Mickael Brecker, Gato Barbieri et Jan Garbarek se détacheront du Jazz Rock pour revenir à des conceptions musicales plus personnelles. 
Les années 1980 voient en outre le retour explicite d’une tradition instrumentale hard bop avec Kenny Garrett (1960), Stefano Di Battistaet James Carter (1969). Steve Coleman (1956), John Zorn (1953), Tim Berne (1954) s’emploient à travailler sur l’improvisation collective. Ils sollicitent dans ce processus toutes les qualités vocales de l’instrument, du murmure au cri.
Joe Lovano (1952), Andy Sheppard (1953), Mark Turner (1965), David Prez (1979), Éric Barret (1959), Branford Marsalis (1960) et Joshua Redman (1969) se nourrissent de la mémoire de l’histoire du jazz dans leurs improvisations.

[modifier] Le saxophone et la musique contemporaine

En tant qu'instrument "nouveau et novateur", le saxophone a beaucoup attiré les compositeurs de musique contemporaine, comme : Edison Denisov, Antoine Tisné, Luciano Berio, Philip Glass, John Adams, Terry Riley, François Rossé, Christian Lauba, Etienne Rolin, Thierry Alla, Christophe Havel…

Ces compositeurs ( et d'autres) vont exploiter toutes les possibilités instrumentales de l'instrument telles que : les multis-sons, le jeux en harmonique, le slap, les sons doubles, la respiration circulaire…

Le saxophoniste français Daniel Kyentzy a écrit une Thèse (Saxology) dans lequel il répertorie tous ces effets de jeux. Elle est disponible aux éditions Nova Musica et est accompagnée d'un CD.

[modifier] Le saxophone MIDI

A la fin des années 80, la firme Yamaha lance un instrument qui a, dans les grands traits, le dessin d'un saxophone mais est constitué d'un contrôleur à vent MIDI, le WX 11, relié à son générateur de son, le WT 11. L'instrument ne produit pas le son directement mais transmet des données sous forme numérique à un générateur de son MIDI. Ces données correspondent au doigté et à la pression du souffle et des lèvres.

L'instrument utilise le doigté standard Boehm et propose une étendue de 7 octaves. Il est muni de touches qui facilitent l'exécution de certaines difficultés techniques (les trilles, entre autres). Il est possible de maintenir une note tout en jouant une mélodie au-dessus.

De nouveaux saxophones MIDI Yamaha sortent ensuite, entre autres le WX 5 et le WX 7, ainsi que des expandeurs comme le VLM 70, offrant une liberté totale des paramètres d'expression.

De son côté, la firme Akaï lance l'EWI (abréviation de Electronic Wind Instrument). C'est un contrôleur à vent capable de piloter un module de sons (sampler, expandeur ou autre) par MIDI et qui émule les nuances subtiles du jeu des instruments acoustiques. L'EWI a remplacé le Steinerphone après que son inventeur Nyle Steiner et que le saxophoniste américain Michael Brecker aient démontré les possibilités de l'instrument en public en 1986. La marque Akai a ensuite repris la conception et la commercialisation de l'EWI en 1987 en produisant trois modèles successifs. Un nouveau modèle est sorti en janvier 2006, celui-ci intégrant un expandeur au sein même de l'instrument. Nyle Steiner continue lui aussi les recherches sur l'EWI.

La firme Casio a elle-aussi sortie le DH-100 et le DH 200, modèles vite tombés dans l'oubli…

Le Synthophone est un véritable sax, modifié en MIDI.

[modifier] Bibliographie

  • Les états généraux du saxophone, Ed. Henri Selmer (sans doute épuisé…)
  • Marcel Mule, sa vie et le saxophone, Eugène Rousseau, Ed. Leduc
  • Nouvelle Musique, Stéphane Lelong, Ed. Balland
  • Woodwind Instruments, Anthony Baines, Ed. Dover
  • Connaissance de la Musique, Marc Honneger, Ed. Bordas, collection : les savoirs
  • L'odyssée du Jazz, Noël Ballen, Ed. Liana Levy
  • L'Histoire du Jazz, Gunther Schuller, Ed. PUF
  • Histoires du saxophone, François et Yves Billard, Ed. Climats
  • Saxology, Daniel Kyentzy, Ed. Nova Musica
  • Ma voix est un saxophone, Ernest Ferron, Ed. IMD
  • Adolphe Sax et le saxophone, Jean Louis Delage, Ed. Josette Lyon

[modifier] Liens externes

Fabricants :

Saxophonistes classiques :

Saxophonistes de Jazz et musiques actuelles :


Associations de saxophonistes :

Divers :

[modifier] NB

Contrairement à une idée reçue et entretenue par certains musiciens, le saxophone ne peut pas faire partie de la famille des cuivres :

  • comme la flûte moderne, il est en métal,
  • comme la clarinette, il possède une anche ligaturée sur un bec,
  • comme le hautbois, il a un tuyau de perce conique et de nombreux trous avec des clés pour changer les notes.

Autrement dit, pour faire partie des cuivres il faudrait :

  • que son tuyau soit sans trou et sans clé bien qu'il y est des exceptions,
  • que ses lèvres fassent la vibration dans une embouchure pour l'émission du son

Organologiquement, c'est un non-sens..

Le quatuor de saxophone classique est composé d'un saxophone soprano, d'un alto, d'un ténor et d'un baryton.

A cette première liste s'ajoutent :

  • le saxophone sopranino (en mi bémol, peu usité en raison d'une justesse approximative)
  • le saxophone contrebasse (en mi bémol, très rare)

L'ensemble de 12 saxophones regroupe : 1 saxophone sopranino, 2 saxophones sopranos, 3 saxophones altos, 3 saxophones ténors, 2 saxophones barytons et un saxophone basse.

Le tubax se nomme aussi saxophone sous-contrebasse.

Ces trois derniers instruments sont très rares, très peu utilisés et restent actuellement des curiosités plutôt que de réels instruments de musique usités…

A noter qu'Adolphe Sax avait à l'origine construit deux familles de saxophones : celle en Mi bémol et Si bémol, et une autre en Ut et en fa destinée à l'orchestre symphonique. Aujourd'hui, seule subsiste la famille en Si et Mi bémol, quoique certains jazzmen affectionnent particulièrement le sax ténor en Ut du fabricant Selmer : le fameux C-melody.


[modifier] Organologie

L'instrument est composé de trois parties soudées ou collées réalisées généralement en laiton : le corps conique, la culasse et le pavillon. Les clefs (au nombre de 19 à 22 selon les membres de la famille et l'époque à laquelle l'instrument a été construit) commandent l'ouverture et la fermeture des trous latéraux percés sur le corps. L'extrémité haute du corps est prolongée horizontalement par le bocal (démontable) qui porte le bec (en ébonite, métal ou cristal), équipé d'une anche simple attachée avec une ligature.

Le saxophone s'accorde en faisant légèrement varier l'enfoncement du bec (modulable grâce au liège entourant l'extrémité du bocal).

[modifier] Historique

L'histoire du saxophone est lié à celle de son inventeur : Antoine Joseph Adolphe Sax (1814-1884). Né à Dinant (Belgique), Adolphe Sax étudie la lutherie instrumentale avec son père et présente ses deux premiers instruments, une flûte et une clarinette, à 'âge de 15 ans. Clarinettiste émérite, Adolphe améliore grandement la clarinette basse à 20 ans, puis part pour Paris en 1841. En 1844, il présente une nouvelle famille d'instruments, les Saxhorns encore usités aujourd'hui dans les fanfares et les orchestres d'harmonies. Il s'attache ensuite à une nouvelle famille d'instruments, il veut créer: « Un instrument qui par le caractère de sa voix pût se rapprocher des instruments à cordes, mais qui possédât plus de force et d'intensité que ses derniers » (Brevet français N° 3226 du 21 mars 1846). Le saxophone est né.

Ce nouvel instrument lui assure sa réputation et Adolphe Sax est logiquement nommé Professeur de saxophone au Conservatoire de Musique de Paris. Il meurt à Paris en 1894.

[modifier] Le saxophone classique

Après son invention, le saxophone est très vite apparu dans l'orchestre et surtout dans les partitions d'opéra, ce qui pourrait être expliqué par le poste de Directeur de la Musique de Scène tenu par Adolphe Sax lui même (une sorte de musique militaire utilisée dans les grandes scènes) à l'Opéra de Paris.

Les principaux compositeurs qui ont utilisés le saxophone à l'époque sont : Berlioz, Kastner, Halévy, Ambroise Thomas, Bizet (dans son Arlésienne, 1873), Delibes, Massenet, Saint-Saëns, d'Indy… Le Saxophone entre dans l'esprit de l'époque des années 20 par des compositeurs tels que Darius Milhaud fortement influencé par cette musique venue de l'Amérique ("La Création du Monde"), Germaine Tailleferre (1ère version de son premier Concerto pour Piano et Orchestre), Maurice Ravel ("Boléro") et Manuel Rosenthal ("Saxophone Marmelade"), parmi d'autres, ont utilisé cette nouvelle couleur dans leurs compositions modernistes.

Le saxophone est aussi présent dans un certain nombre de pages concertantes écrites par de grands compositeurs bien connus comme la Rhapsodie de Debussy (orchestrée par Roger-Ducasse), le Concerto op. 109 de Glazounov, les deux Ballades de Frank Martin, le Choral varié op. 55 de Vincent d'Indy, le Concertino da camera de Jacques Ibert, la Légende de Florent Schmitt, le concerto de Lars-Erik Larsson et l'étonnant Concerto pour Deux Pianos, Choeurs, Quatuor de Saxophones et Orchestre (1934) de Germaine Tailleferre, que par des auteurs moins illustres tels Absil, Badings, Bozza, Brenta, Caplet, Chevreuille, Constant, Eisenmann, Gaubert, Perrin, Tomasi, Vellones, Woolett et de nombreux autres.

Pour saxophone et piano, on trouve des sonates et diverses pièces, notamment de Absil, Bozza, Desenclos, Gretchaninov, Hindemith, Jolivet, Koechlin, P. Pierné, Tcherepnine, et autres Castérède et Tomasi, dont certaines ont été spécialement écrites pour l'un ou l'autre des deux plus grands saxophonistes du XXème siècle : Marcel Mule, un Français qui a donné de nombreux concerts dans le monde entier et créé entre autres les concertos de Vellones, Bozza et Tomasi; et Sigurd Rascher, musicien allemand naturalisé américain qui s'est également produit sur tous les continents avec un répertoire spécialement conçu pour son aisance avec le registre suraigu, pour lequel les Concertos de Glazounov et Ibert et la Ballade de Frank Martin ont été écrits.

Berlioz définit ainsi le timbre du saxophone :

« L'auteur de cet ouvrage n'est point obligé, sans doute, de mentionner la multitude d'essais de toute espèce, que font journellement les fabricants d'instruments de musique, leur prétendues inventions plus ou moins malheureuses, ni de faire connaître les individus inutiles qu'ils veulent introduire dans le peuple des instruments. Mais il doit signaler et recommander à l'attention des compositeurs les belles découvertes que d'ingénieux artistes ont faites, surtout quand l'excellence du résultat de ces découvertes a été généralement reconnue, et quand leur application est déjà un fait accompli dans la pratique musicale d'une partie de l'Europe. Ces producteurs sont au reste peu nombreux, et M.Mr. Adolphe Sax et Alexandre se présentent à leur tête. Mr. Sax, dont les travaux vont nous préoccuper d'abord, a perfectionné, je l'ai déjà indiqué ça et là dans le cours de ce travail, plusieurs instruments anciens. Il a en outre comblé plusieurs vides existant dans la famille des instruments de cuivre. Son principal mérite néanmoins est la création d'une famille nouvelle, complète depuis quelques années seulement, celle des instruments à anche simple, a bec de clarinette et en cuivre. Ce sont les Saxophones. Ces nouvelles voix données à l’orchestre possèdent des qualités rares et précieuses. Douces et pénétrantes dans le haut, pleines, onctueuses dans le grave, leur médium a quelque chose de profondément expressif. C’est en somme un timbre sui generis, offrant de vagues analogies avec les sons du violoncelle, de la clarinette et du cor anglais, et revêtu d’une demi-teinte cuivrée, qui lui donne un accent particulier. Le corps de l'instrument est un cône parabolique en cuivre, armé d'un système de clefs. Agile, propre aux traits d'une certaine rapidité, presqu'autant qu'aux cantilènes gracieuses et aux effets d'harmonie religieux et rêveurs, les saxophones peuvent figurer avec un grand avantage dans tous les genres de musique, mais surtout dans les morceaux lents et doux.Le timbre des notes aiguës des saxophones graves a quelque chose de pénible et de douloureux, celui de leurs notes basses est au contraire d’un grandiose calme pour ainsi dire pontifical. Tous, le Baryton et la Basse principalement, possèdent la faculté d’enfler et d’éteindre le son ; d’où résultent, dans l’extrémité inférieure de l’échelle, des effets inouïs jusqu’à ce jour, qui leur sont tout à fait propres et tiennent un peu de ceux de l’orgue expressif. Le timbre du Saxophone aiguë est beaucoup plus pénétrant que celui des clarinettes en Sib et en Ut, sans avoir l'éclat perçant et souvent aigre de la petite clarinette en Mib. On peut en dire autant du soprano. Les compositeurs habiles tireront plus tard un parti merveilleux des Saxophones associés à la famille des clarinettes ou introduits dans d’autres combinaisons, qu’il serait téméraire de chercher à prévoir. Cet instrument se joue avec une grande facilité, le doigté procédant du doigté de la la flûte et de celui du Hautbois. Les clarinettistes déjà familiarisés avec l'embouchure, se rendent maître de" son mécanisme en très peu de temps. »


[modifier] Le saxophone et le Jazz

Encore rare dans le premier jazz et dans le style New Orleans, le saxophone est alors essentiellement présent dans les brass bands et les orchestres de danse. Sa généralisation, à partir de 1917, correspond au moment où le jazz se développe vers Chicago puis New York. Á la faveur de l’engouement du public, le saxophone détrône peu à peu la clarinette dans les ensembles (comprenant souvent deux altos et un ténor) et rivalise avec la trompette avant de la supplanter dans le jeu soliste. Depuis les années 1950, le saxophone alto compte dans le jazz moins de représentants illustres que son plus proche parent le ténor. Il en demeure néanmoins, avec ce dernier mais aussi la trompette et le trombone, l’une des voix essentielles.

Polo Barnes chez King Oliver, Earl Fouché et surtout « Stump » Evans (1904-1928) aux côtés de Jelly Roll Morton incarnent une conception néo-orléanaise tournée encore vers l’accompagnement. Frankie Trumbauer (1901-1956), spécialiste du ténor en ut (C-melody sax) et compagnon du cornettiste Bix Beiderbecke, ouvre la voie à une conception nouvelle, suivie par Jimmy Dorsey (1904-1957), Sidney Bechet, Johnny Hodges (1906-1970) et Benny Carter (1907- 2003).

Charlie Parker (1920-1955) ne domine pas seulement la génération d’altistes du be-bop dès 1942. Son influence s’étendra progressivement - dépassant en envergure celle exercée auparavant par Louis Armstrong - à tous les saxophonistes, trompettistes ou trombonistes jusqu’à atteindre et transformer le jeu des guitaristes ou des pianistes. On compte parmi ses disciples : Sonny Stitt (1924-1982), Sonny Criss (1927-1977), Lou Donaldson (1926), Frank Morgan,Herb Geller (1928) et surtout Phil Woods (1933).

Les premiers saxophonistes ténors du jazz des années 1920 assurent une fonction orchestrale ou rythmique (souvent en alternance avec la clarinette) et se dégagent à peine de l’improvisation collective  : Bud Freeman (1906-1991) dessine une première alternative originale avec une sonorité feutrée, presque vaporeuse en dépit d’une attaque nette. Mais l’instauration d’une véritable tradition du ténor est due à Coleman Hawkins (1904-1969) : sa sonorité est à la fois chaude et rugueuse, le vibrato généreux, et l’expressivité intense, notamment dans les ballades : après Armstrong à la trompette et avant Parker à l’alto, Hawkins a créé le « standard » de son instrument. Lee Konitz (1927) cultive, parallèlement à l’influence de Parker, une certaine abstraction sonore qui l'on appellera "cool jazz". comme Paul Desmond (1924-1977) ou encore Art Pepper (1925-1982) Le hard-bop distingue l’altiste Cannonball Adderley (1928-1975) et Jackie McLean (1932).

Lester Young (1909-1959) ouvre des voies à l'improvisation moderne tandis qu'Ornette Coleman (1930) jette le trouble à l’approche des années 1960 avec Eric Dolphy (1928-1964) et Anthony Ortega (1928) dans le Free Jazz. Roland Kirk (1936-1977) reste célèbre pour s’être spécialisé dans le jeu simultané de deux, voire trois saxophones (le manzello et le stritch - extensions prototypiques du soprano et de l’alto - ainsi que le ténor).

Après la trompette puis le saxophone alto, le saxophone ténor devient vers le milieu des années 1950 l’instrument-phare du jazz, avec Sonny Rollins (1930) et John Coltrane (1926-1967) qui assimilent successivement les influences d’Hodges et Parker pour l’alto, de Young et Byas pour le ténor - et plus généralement les caractères stylistiques menant du Swing au hard-bop. Les saxophonistes ténor apparus vers 1955 n’échappent à l’influence d’aucun de ces deux chefs de file. On peut citer : Harold Land (1928-2001), Benny Golson (1929), Hank Mobley (1930-1986), Stanley Turrentine (1934-2000), Johnny Griffin (1928), Charlie Rouse (1924-1988) et George Coleman (1935), ainsi bien entendu que Wayne Shorter et David Liebman. Envisagée au tournant des années 1970, la fusion jazz rock est assez faiblement représentée par les saxophonistes, mais toutefois incarnée, à l’alto, par le britannique Elton Dean, le japonais Sadao Watanabe et surtout David Sanborn (1945). L’enrichissement vient dans le même temps d’un réemploi varié des acquis sonores du free jazz et de l’ouverture vers des traditions musicales éloignées. Des saxophonistes comme Mickael Brecker, Gato Barbieri et Jan Garbarek se détacheront du Jazz Rock pour revenir à des conceptions musicales plus personnelles. 
Les années 1980 voient en outre le retour explicite d’une tradition instrumentale hard bop avec Kenny Garrett (1960), Stefano Di Battistaet James Carter (1969). Steve Coleman (1956), John Zorn (1953), Tim Berne (1954) s’emploient à travailler sur l’improvisation collective. Ils sollicitent dans ce processus toutes les qualités vocales de l’instrument, du murmure au cri.
Joe Lovano (1952), Andy Sheppard (1953), Mark Turner (1965), Éric Barret (1959), Branford Marsalis (1960) et Joshua Redman (1969) se nourrissent de la mémoire de l’histoire du jazz dans leurs improvisations.


[modifier] Le saxophone et la musique contemporaine

En tant qu'instrument "nouveau et novateur", le saxophone a beaucoup attiré les compositeurs de musique contemporaine, comme : Edison Denisov, Antoine Tisné, Luciano Berio, Philip Glass, John Adams, Terry Riley, François Rossé, Christian Lauba, Etienne Rolin, Thierry Alla, Christophe Havel…

Ces compositeurs ( et d'autres) vont exploiter toutes les possibilités instrumentales de l'instrument telles que : les multis-sons, le jeux en harmonique, le slap, les sons doubles, la respiration circulaire…

Le saxophoniste français Daniel Kyentzy a écrit une Thèse (Saxology) dans lequel il répertorie tous ces effets de jeux. Elle est disponible aux éditions Nova Musica et est accompagnée d'un CD.

[modifier] Le saxophone MIDI

A la fin des années 80, la firme Yamaha lance un instrument qui a, dans les grands traits, le dessin d'un saxophone mais est constitué d'un contrôleur à vent MIDI, le WX 11, relié à son générateur de son, le WT 11. L'instrument ne produit pas le son directement mais transmet des données sous forme numérique à un générateur de son MIDI. Ces données correspondent au doigté et à la pression du souffle et des lèvres.

L'instrument utilise le doigté standard Boehm et propose une étendue de 7 octaves. Il est muni de touches qui facilitent l'exécution de certaines difficultés techniques (les trilles, entre autres). Il est possible de maintenir une note tout en jouant une mélodie au-dessus.

De nouveaux saxophones MIDI Yamaha sortent ensuite, entre autres le WX 5 et le WX 7, ainsi que des expandeurs comme le VLM 70, offrant une liberté totale des paramètres d'expression.

De son côté, la firme Akaï lance l'EWI (abréviation de Electronic Wind Instrument). C'est un contrôleur à vent capable de piloter un module de sons (sampler, expandeur ou autre) par MIDI et qui émule les nuances subtiles du jeu des instruments acoustiques. L'EWI a remplacé le Steinerphone après que son inventeur Nyle Steiner et que le saxophoniste américain Michael Brecker aient démontré les possibilités de l'instrument en public en 1986. La marque Akai a ensuite repris la conception et la commercialisation de l'EWI en 1987 en produisant trois modèles successifs. Un nouveau modèle est sorti en janvier 2006, celui-ci intégrant un expandeur au sein même de l'instrument. Nyle Steiner continue lui aussi les recherches sur l'EWI.

La firme Casio a elle-aussi sortie le DH-100 et le DH 200, modèles vite tombés dans l'oubli…

Le Synthophone est un véritable sax, modifié en MIDI.

[modifier] Liens externes

Fabricants :

Saxophonistes classiques :

Saxophonistes de Jazz et musiques actuelles :


Associations de saxophonistes :

Divers :

[modifier] NB

Contrairement à une idée reçue et entretenue par certains musiciens, le saxophone ne peut pas faire partie de la famille des cuivres :

  • comme la flûte moderne, il est en métal,
  • comme la clarinette, il possède une anche ligaturée sur un bec,
  • comme le hautbois, il a un tuyau de perce conique et de nombreux trous avec des clés pour changer les notes.

Autrement dit, pour faire partie des cuivres il faudrait :

  • que son tuyau soit sans trou et sans clé bien qu'il y est des exceptions,
  • que ses lèvres fassent la vibration dans une embouchure pour l'émission du son

Organologiquement, c'est un non-sens..

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