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Hautbois

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 Hautbois du XVIIe siècle ("Danse des Nymphes" (détail) - Manufacture des Gobelins, 1687)

Appartenant à la famille des bois, le hautbois est un instrument à anche double, de perce et de pavillon coniques.

Malgré ce principe très délicat à concevoir et à fabriquer, la famille du hautbois se retrouve dès la plus haute Antiquité dans la plupart des civilisations. Nul ne sait qui, en des temps immémoriaux, fut le premier à associer deux lamelles de roseau finement taillées à un tuyau le plus souvent conique, percé de trous pour changer les sons, mais l'évolution de cet instrument au cours des âges montre la formidable évolution de l'esprit créatif et novateur de l'humanité.
Du simple bambou au bois d'arbre fruitier (poirier ou merisier), de l'ébène le plus noble au Greenline le plus moderne (95% de poudre d'ébène, des fibres de carbone et un liant), la facture de l'instrument a toujours été un défi pour les « tourneurs sur bois » : faire un cône avec un cylindre de bois.

Sommaire

[modifier] La Grande Famille des Hautbois

Peinture étrusque


Les chalumeaux désignent des instruments à anches doubles, plus rarement à anches simples, avec une "capsule" ou directement dans la bouche, parfois bloquées par une "pirouette", de perce conique, mais parfois cylindrique, en os, en corne, en roseau, en bois, en ivoire, rarement en métal, de timbre extrêmement sonore ou au contraire très très doux… bref ! une diversité qui n'a d'égale que la créativité des différentes civilisations et des nombreuses cultures dans lesquelles ces instruments sont encore utilisés de nos jours.

Les Zamrs égyptiens, les Aulos doubles grecs ou les Tibias romaines en os se retrouvent représentés sur de nombreux vestiges ; les Zurnas se jouent encore aujourd'hui de la Turquie à la Tunisie, à ne pas confondre avec les Zurlas de Macédoine ou les Toroksips et les Tárogatós de Hongrie ou les Surnajs de Russie ; les Alghaitas se retrouvent dans toute l'Afrique même jusqu'en Birmanie ; les Shenaïs sont utilisés dans la musique traditionnelle du nord de l'Inde, les Nagasvarams plus au sud ; la Thaïlande a ses Pi nais ; en Chine, ce sont les Suonas et au Japon les Hichirikis(liste des différents noms de hautbois suivant les pays)

Musettes‎ du XIIe siècle

À partir du XIIe siècle, l’observation des enluminures et des miniatures des manuscrits monastiques, des tapisseries, des sculptures et des tableaux où les représentations des différents hautbois ne manquent pas, donne une idée assez précise des instruments joués suivant les circonstances et les périodes.
Déclinée en consort, (dessus, haute-contre, taille, basse… ), la Chalemie, appelée aussi Hautbois ancien, tournée d'une seule pièce, de perce large surtout au pavillon, donnera naissance aux Discants, aux Cromornes, aux Ciaramellas ou aux Piffero italiens, aux Dolçaines ou aux Gralles espagnols, aux Hautbois baroques mais aussi aux Bombardes, Hautbois du Poitou ou autres Hautbois du Languedoc

[modifier] Du Hautbois baroque au Hautbois moderne

[modifier] Naissance du hautbois baroque

À partir de 1650, les familles Hotteterre et Philidor, facteurs d'instruments, musiciens virtuoses membres de la "Musique de la Chambre & de la Grande Écurie du Roy" , compositeurs, sont considérées comme les créateurs du hautbois, divisant l'instrument en trois parties (corps du haut, du bas et pavillon), affinant la perce et les trous des notes, ajoutant une clé de do grave en forme de W et une clé de mi bémol, abandonnant les "pirouettes" et les "capsules", et imposant définitivement le contrôle de l'anche par les lèvres pour exprimer toutes les finesses du son (ce qui est la principale différence avec tous les autres instruments de la famille). Au milieu du XVIIe siècle, les "hautx-bois" font leur entrée à la "Grande Écurie du Roy" de Louis XIV, (institution datant de François 1er), mais aussi dans la musique des mousquetaires. En 1664, Jean-Batiste Lully, surintendant de la Cour, écrit une marche pour les hautbois, et supprime tous les instruments anciens (cromornes, flûtes à bec, théorbe, viole de gambe, épinette…). Les hautbois, (particulièrement les "Hautx-bois du Poictou"), déclinés en plusieurs tailles, instruments nouveaux et récemment admis, pourront dès lors prendre leur essor (avec les bassons).
Là, ils se répandent dans toute l'Europe et tous les compositeurs vont écrires pour ces hautbois, hautbois d'amour, de chasse (da caccia), cor anglais, taille de haubois et hautbois baryton (plus rares, mais certains ayant déjà vers 1680, la forme du saxophone !).
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, ce sera l'âge d'or du hautbois. (voir "Répertoire" plus bas)

 Hautbois classique en ébène

[modifier] Le hautbois classique

Le hautbois de la période classique (milieu XVIIIe, début XIXe siècle) ne varie pas beaucoup de son prédécesseur. Pour simplifier les doigtés, particulièrement les "fourches" et les trilles, pour augmenter la tessiture (jusqu'au contre fa) avec des recherches très empiriques, les clés deviennent progressivement plus nombreuses (do # grave, fa de clé, sol #, clé d'octave), mais globalement, la forme et la perce restent relativement les mêmes. D'ailleurs, il n'est pas rare que les clés soient rajoutées longtemps après la fabrication de l'instrument.
(deux hautbois classiques)

[modifier] Le hautbois moderne

Au début du XIXè siècle, la facture des instruments de la famille des bois subit une révolution fondamentale : Theobald Boehm invente pour la flûte traversière un système de clés et de plateaux pour boucher les différents trous. Le diamètre des trous ne dépend plus de la largeur des doigts et un plateau peut commander l’ouverture ou la fermeture de plusieurs trous. Un système de tringle pivotante, muni de ressorts plats ou en aiguille, permet d’actionner le bouchages des trous hors d’atteinte.
Pour le hautbois après quelques tâtonnements, ce sont Guillaume Triébert et ses fils Charles-Louis (professeur de hautbois au conservatoire de Paris) et Frédéric, qui adaptent, perfectionnent et font évoluer le mécanisme, repensant également la perce. Leurs successeurs, François et Lucien Lorée, fabrique le “Modèle Conservatoire à plateaux" qui sera rapidement adopté par tous les hautboïstes.

Les hautbois modernes (hautbois d'amour, cor anglais, 3 hautbois, hautbois baryton, musette, 2 hautbois d'étude)

[modifier] Organologie

[modifier] Modèle conservatoire

La perce, de 4 mm à la base du tube de l’anche passe à 16 mm à la l’extrémité du corps du bas (soit sur 480 mm) , puis s’évase à 38 mm à la base du pavillon (sur 110 mm).
23 trous, masqués par un clétage complexe fabriqué en maillechort (alliage de cuivre, de nickel et de zinc), façonné le plus souvent à la main, ajusté, poncé, limé, soudé, argenté ou même aurifié, des ressorts plats ou en aiguille, des tringles pivotantes fixés sur une cinquantaines de boules vissées dans le bois, 6 plateaux/anneaux et une vingtaine de clés/spatules pour ouvrir et fermer ces trous, tout ce mécanisme permet la centaines de doigtés de notes, de trilles et de sons-multiples possibles sur un hautbois modernes.

[modifier] La Famille actuelle

  • - musette (ou hautbois piccolo) en mib ou en fa (tierce ou quarte supérieure), pavillon conique ;
  • - hautbois en ut, soprano, pavillon conique ;
  • - hautbois d'amour en la (tierce inférieure), mezzo-soprano, petit bocal courbé, pavillon piriforme (en forme de poire) ;
  • - cor anglais en fa (5te inférieure), bocal courbé, pavillon piriforme ;
  • - hautbois baryton (8ve inférieure ... devrait donc s'appelait hautbois ténor), bocal en forme de S, pavillon piriforme.

[modifier] L'anche

Anche de hautbois

Mais qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer le grattage de deux fines lamelles de roseau ligaturées sur un tube pour, en soufflant, obtenir un son ??? … et la qualité de cette anche est aussi importante que celle de l’instrument !

Fabriquées par les hautboïstes eux-mêmes, les anches doivent être adaptées au souffle (la vitesse et le volume d’air), à l’embouchure (formes des dents et des lèvres), à la pression de la mâchoire, à la température, à l’hydrométrie et même… à la pression atmosphérique !
Le roseau, choisi pour ses fibres très fines et sa souplesse sans mollesse, est séché, coupé, fendu, gougé et taillé. Plié pour être ligaturé sur un tube avec un fil de nylon, commence alors l’opération délicate : le grattage. Après avoir séparé les deux lamelles, il faut effiler ou raboter finement l’extrémité à l’aide d’un couteau/rasoir. Pour bien vibrer, l’épaisseur et la forme de ce grattage doivent être précis et beaucoup de hautboïstes se désespèrent sur cette activité.


Voir aussi quelques conseils pour le grattage des anches dans la section Trucs et Astuces de l'AudioLexic.

[modifier] Répertoire

(principales oeuvres pour le hautbois)

[modifier] Musique baroque :

  • Jean-Batiste Lully, "L'Amour Malade" (1657- première à l'orchestre)
  • François Couperin, "Concerts Royaux" et "Les Goûts Réünis",
  • Joseph Bodin de Boismortier, Suites, Divertissements de campagne,
  • Jean-Marie Leclair, Concertos,
  • Benedetto Marcello, "Concerto en Ré mineur",
  • Tomaso Albinoni, Concertos, Sonates (solo ou plusieurs instruments),
  • Antonio Vivaldi, Concertos, Sonates (solo ou plusieurs instruments),
  • George Frideric Handel, Concertos et Sonates, grands solos dans ses opéras,
  • Georg Philipp Telemann, Concertos et Sonates,
  • Johann Sebastian Bach, "Concertos Brandebourgeois" (1 et 2), "Concerto pour Violon et Hautbois", "Concerto pour Hautbois d'Amour", mais surtout tous les solos dans ses cantates, ses oratorios out ses passions.

[modifier] Musique classique :

  • Joseph Haydn, "Concerto en Ut" (fausse attribution), Concertos pour flûte et hautbois,
  • Salieri, Concerto pour flûte et hautbois,
  • Wolfgang Amadeus Mozart, "Concerto en Ut", "Quatuor en Fa",
  • Domenico Cimarosa, Concerto en Ut,
  • Ludwig von Beethoven, "Trio pour 2 hautbois et cor anglais",
  • Johann Nepomuk Hummel, "Introduction,Thème et Variations"

[modifier] Musique du XIXe siècle :

  • Frantz Schubert, "La Grande Symphonie", véritable concerto pour hautbois,
  • Carl Maria von Weber Concertino,
  • Vincenzo Bellini, "Concerto",
  • Gaetano Donizetti, "Concertino" pour cor anglais,
  • Robert Schumann, "3 Romances" pour hautbois et piano,
  • Richard Wagner, "Tristan et Iseult" (début de l'acte III, cor anglais),

[modifier] Musique du XXe siècle :

  • Maurice Ravel, "Le Tombeau de Couperin",
  • Camille Saint-Saëns, "Sonate",
  • Benjamin Britten, "6 Métamorphoses d'après Ovide",
  • Richard Strauss, "Concerto",
  • Francis Poulenc, "Sonate",
  • Karl Nielsen, "Deux pièces",
  • Bohuslav Martinů, Concerto,
  • Jacques Ibert, "Symphonie concertante"
  • Luciano Berio, "Sequenza VII",

[modifier] Musique du XXIe siècle :

[modifier] Quelques hautboïstes

[modifier] Bibliographie

  • "Hautbois et Basson"

Gunther Joppig, Editions Payot Lausanne


  • "Le hautbois dans la musique Française 1650 - 1800"

Françoise Fleurot, Editions Picard

  • "Hautbois Méthodes et traités - Dictionnaires"

Philippe Lescat et Jean Saint-Arroman, Editions Fuzeau


[modifier] Liens externes

  • Associations :

AFH : Association Française du Hautbois
IDRS : International Double Reed Society

  • Facteurs :

Marc Écochard (Hautbois baroques et classiques)

Buffet-Crampon
Cabart ( voir Lorée)
Fossati
Howarth
Lorée
Marigaux
Rigoutat
[ Selmer]
[ Yamaha]


  • Anches :

Matériel, Montage et Grattage (très très bien fait !)
Quelques grattages d'anches
Diagramme de l'anche américaine

Glotin

Marca

Neuranter

Rico

Rieger

Oboe Shop

Vandoren


  • Photos, Vidéos et divers :

Une vidéo sur un facteur de hautbois
Quelques bonnes photos 1 (avec des bassons)
Quelques bonnes photos 2 (avec des anches)
Quelques bonnes photos 3 (avec fiches techniques)
Quelques bonnes photos 4 (hautbois du monde)
Histoire d'Anche au milieu du XVIIIe


  • Partitions :

Catalogues des compositeurs nés avant 1790

  • Divers

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