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Logic Audio 7 et Pro Tools HD : la passerelle ESB TDM

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Petit rappel historique  : Logic audio supporte depuis ses premières versions la plate-forme TDM. Emagic avait compris en son temps qu’il valait mieux soutenir le système standard du marché plutôt que de lui tourner le dos. On pouvait donc utiliser le DAE au sein même du logiciel, mais seulement en audio.


Sommaire

[modifier] Historique

Avec le développement des instruments virtuels, Emagic décida dans les années 2000, de pousser un peu plus loin le concept : créer une passerelle entre la vie native et l’univers du DSP. Rappelons-nous qu’en ce temps là, l’utilisation d’instruments virtuels dans Pro Tools (à l’exception de Samplecell et du Virus TDM) était chose impossible.


De nombreux utilisateurs (dont je fais parti) ont crié au génie en voyant l’apparition de ce joli add-on sous OS 9. Et pour cause : il était devenu possible, sans sortir de Logic, de profiter du meilleur des deux mondes.

Cette compatibilité s’est complètement assombrie avec l’arrivée du G5 et d’OS X, et les utilisateurs de Logic TDM ont du traverser un long désert de bugs et de désillusions. Certains ont passé leur chemin, d’autres se sont accrochés. Depuis la version 7.1, Logic a renoué avec cette compatibilité : la chose n’est pas exempte de bugs mais il est redevenu possible, comme au bon vieux temps d’OS 9, d’utiliser les deux systèmes au sein de Logic et de profiter d’une puissance de traitement jamais égalée.

[modifier] Les grands principes de l’ESB TDM

  • Pour être en mode ESB, dans la section pilote de Logic, il faut activer le mode DAE ainsi que DTDM (pour Direct TDM). Le Core Audio n’a plus court en utilisation ESB.
  • Avec le mode DAE, nous avons accès aux pistes audio, bus, auxiliaires et outputs du système TDM. Suivant la puissance du Pro Tools embarqué, on peut aller à un maximum de 160 pistes en TDM, 160 auxiliaires et 128 bus, largement de quoi faire…





Le DTDM est en gros ce que l’on utilise en mode Core Audio classique, à la différence que ces éléments vont être obligatoirement routés vers les fameuses passerelles ESB. Il y a un maximum de 4 passerelles stéréo ou 8 si elles sont monos. Concrètement, une piste instrument n’aura comme output qu’une des quatre passerelles ESB. Bien sur, on pourra router une piste native sur un bus natif, ou plusieurs, mais ces bus n’auront comme outputs que les ESB. (Ci-dessous, Atmosphère est routé sur la passerelle stéréo ESB1-2)



La réception de ces passerelles se fait soit par l’intermédiaire d’un auxiliaire TDM en live, mais on peut également enregistrer le signal sur une piste DAE. Les passerelles apparaissent dans les inputs de la piste ou de l’auxiliaire TDM sélectionnée, comme une entrée audio.



Pour tenter de résumer, Logic garde son architecture native intacte mais tout est envoyé vers le TDM. La finalité étant bien sur de profiter de la qualité sonore et de traitement du système. Ce qui n’empêche pas en amont d’utiliser des effets Logic sur une piste native, toutes les combinaisons sont possibles…

Bien évidemment, toute l’architecture audio Digidesign est disponible. Les enregistrements s’effectuent uniquement via les pistes DAE, que l’on peut router sur des bus TDM, etc. Les pistes audio natives ne peuvent rien enregistrer mais peuvent recevoir les Apple Loops. A ce propos, les fonctions de timestretching propre au système d’apple ne peuvent fonctionner que sur les pistes natives, pas sur les pistes audio TDM.

Enfin, les auxiliaires TDM peuvent ouvrir des instruments virtuels TDM (Virus, Aurora, McDSP) mais aussi une version TDM de l’Exs24, livrée avec Logic.

L’Exs24 une fois ouvert dans un aux DAE est pilotable directement, comme n’importe quel instrument virtuel. Pour les autres instruments TDM, il faudra en revanche créer une piste midi afin de les piloter. Je n’en ai jamais trop compris la raison.

Du temps d’OS 9, Emagic avait sorti l’ensemble de sa collection d’effets et d’instruments virtuels en TDM, qu’il était donc possible d’ouvrir aussi sur les aux DAE. Ce Bundle fonctionne pour les utilisateurs de clefs Apple (Blanche) et Emagic (si vous aviez achetez ces Plug-Ins) jusqu'a la version 6.9 de Pro Tools et donc 7.1.1 de Logic . Depuis la Version 7 et le changement du DAE cette compatibilite n'existe plus

Le joyeux mix de tous ces éléments abouti sur une section master TDM qui peut bénéficier des traitements de mastering du Pro Tools. Comme en natif, plusieurs outputs sont possibles suivant le ou les interfaces Digidesign connectées au système.

En revanche, point de RTAS utilisable (pas plus que le HTDM mort depuis la version 7 de Pro Tools. Les seuls plugs de traitements accessibles sont TDM. De plus, pas de possibilité d’utilisation de plugs en mode multi-mono comme dans Pro Tools.

[modifier] L’ESB par l’exemple

Quand on débute, l’ESB est un petit peu difficile à mettre en place. Le nombre d’objet généré par la superposition des deux architectures demande un certain sens de l’organisation. Heureusement, dans les versions récentes de Logic, des petites astuces de présentations facilitent la compréhension générale du projet, notamment dans la fenêtre de mix. Après, à chacun d’utiliser les icônes et codes couleur afin de se repérer facilement.



Cette photo illustre bien la complexité du système, mais aussi sa puissance :

  • La piste 1 est une piste audio TDM, traitée par un plug in Timeblender. Un envoi est effectué vers le bus 1-2 TDM ou est activé un Echoboy. Cette piste, ainsi que le bus va directement dans le Out général 1-2 traité au Master X.
  • La piste 2 audio TDM est égalisée et compressée avec les plugs TDM UAD.
  • La piste Inst 1 (en fushia) est une piste native, la visualisation de sa tranche est décalée par rapport aux tranches TDM (comme tous les autres objets natifs d’ailleurs). Un piano Ivory est traité par une égalisation native URS et renvoyé sur l’ESB 3-4 dont la piste auxiliaire TDM de réception comporte une réverbération Eventide…
  • Le Groove Agent multicanal en Inst 2 est traité par une EQ Logic mais sa sortie 2 est récupérée sur un aux natif doté d’une Space Designer.
  • L’audio Natif 1 (en orange) est traité par un autofilter et renvoyé vers la passerelle ESB 3-4 (doté de la réverbération Eventide comme cité plus haut)
  • Le Rewire de Live (en bleu clair) est renvoyé sur un bus natif avec une réverbération Logic.
  • L’Exs 24 TDM est ouvert sur la piste aux TDM et est directement traité par une Band Delay Eventide. Le Virus Indigo est filtré par un Moogerfooger sur l’Aux TDM suivant.

Comme on peut le voir sur la photo, il est important de noter que tout objet natif est forcément routé vers une passerelle, c’est la base de l’architecture ESB.

[modifier] Les possibilités

Elles sont bien évidemment énormes du fait de l’addition des deux architectures.


Tout d’abord, la latence est la première chose qui frappe dans le Logic TDM. Elle est vraiment négligeable (comme un système Pro Tools TDM finalement) et le fait qu’il ait une couche native en plus ne change rien. On peut enregistrer de nombreux musiciens en même temps, avec de nombreux plugs en temps réel, sans aucun souci. C’est un très gros avantage. Les possibilités de routing permettent de réaliser des balances casques adaptés, bref, beaucoup de bonheur.


L’incidence de cette faible latence est également énorme sur la partie native. Les instruments virtuels réagissent au quart de tour, comme un expandeur hard, et ce même en configuration maximale, avec des dizaines d’instruments chargés, CPU au maximum.


De ce point de vu, Logic TDM est franchement bluffant. On peut, sans exagération, faire tourner des sessions avec une cinquantaine de gros instruments virtuels, une bonne centaine de pistes audio, et tout cela fonctionne de manière fluide (sur un G5 Bi pro, HD Accel). Logic a une gestion très intelligente des AU, c’est de loin le logiciel le plus optimisé sur le sujet. En plus de la classique jauge CPU, nous avons accès au menu de l’utilisation des DSP du système Pro Tools.



Je le répète, il faut néanmoins un très bon sens de l’organisation pour gérer ses sessions, utiliser les dossiers, afin de rendre le projet lisible et pratique. Mais encore une fois, les nombreuses possibilités de paramétrages de Logic (screensets, zooms) en font, et de loin, le logiciel le plus pratique en la matière.

En utilisation, l’ESB est vraiment agréable. La couche TDM alourdit un peu le soft, un tantinet moins réactif qu’en natif, mais pas de quoi poser un vrai souci. Au niveau sonore, on redécouvre les instruments virtuels, plus définis et dynamiques, sans le voile natif. Le phénomène de « headroom » numérique assez courant (perte de dynamique et de définition) ne se produit pas.

En effet, l’architecture TDM a un apport évident sur la qualité du rendu, que ce soit à l’écoute ou en mix. C’est le moteur du TDM qui fonctionne et la différence, sans mauvais snobisme, est auditivement criante.

Toutes les fonctions (ou presque) de Logic , notamment l’automation, sont actives sur les pistes TDM. Les paramètres des plug-ins se contrôlent de la même manière. L’apport d’une surface de contrôle comme la mackie control et C4 est un plus indéniable dans le pilotage de ce 747.

De même, le surround se gère à la sauce Logic sur les pistes TDM. Il est vrai que dans ce cadre, Pro Tools est largement plus pratique, Logic ne gérant pas de piste master multicanaux par exemple. Mais rien n’empêche d’aller finaliser dans Pro Tools, puisqu’en utilisation ESB, on a forcément un système DSP sous la main !!

En revanche, les fonctions freeze ne sont actives que sur la partie native de Logic. Pas question de geler des pistes DAE.

Enfin, le TDM étant « maître de cérémonie », les bounces ne peuvent s’effectuer qu’en temps réel.

Le fonctionnement de la passerelle est impeccable. La seule vraie restriction est le petit nombre de passerelles disponibles. (4 stéréos pour rappel).

Une paire stéréo de cette passerelle doit logiquement rester sans effet puisqu’on n’a pas d’autre choix que de faire transiter le natif par une de ces quatre passerelles. Les 3 autres peuvent servir pour de gros effets gourmands type réverbération. Ce schéma est une utilisation « pépère » des possibilités du système, et de mon point de vu, une utilisation pauvre.

Les passerelles peuvent être enregistrées sur des pistes audio DAE, en sélectionnant simplement un ESB en input. Cela engendre quelques manipulations, mais au final, on peu vraiment optimiser l’utilisation des DSP du TDM et démultiplier les possibilités de traitement d’un instrument virtuel par exemple mais aussi d’une piste rewire (qui du coup devient facile à enregistrer la ou c’est impossible dans Logic en natif).

Car dans les faits, c’est plutôt les instruments virtuels qu’on veut traiter avec du TDM, l’audio étant forcément sous DAE. Hormis l’Exs 24 et quelques instruments virtuels TDM (assez rares somme toute), tous les autres instruments dans Logic sont AU. Si l’on veut traiter séparément les éléments d’une batterie avec du TDM en temps réel par des aux par exemple, les 4 passerelles ne suffisent pas, surtout si on a d’autres instruments virtuels pour le reste de la song.

L’enregistrement des inputs ESB est donc indispensable si l’on veut vraiment profiter des DSP pour autre chose que des instruments lives ou des pistes vocales.

Cela dit, rien n’empêche de traiter des pistes natives avec de bons effets natifs aussi, sans forcément passer par des plugs TDM. Finalement, c’est un savant équilibre à trouver dans sa méthode de travail, mais malgré la complexité apparente, les réflexes viennent vite.

[modifier] Conclusion

Bien sur, il y a certaines zones d’ombres : la gestion des pistes stéréos en DAE est différente de la partie native, le tempo n’est pas toujours communiqué aux plugs TDM, certains instruments virtuels provoquent des distorsions lors de leur ouverture, il faut relancer Logic pour revenir à la normale, le player Apple Loops se comporte de manière étrange, il faut parfois être en lecture pour que ce dernier veuille bien fonctionner.

Bref, Logic TDM n’est pas exempts de défauts, mais compte tenu de la complexité du système, cela n’a rien d’étonnant. Et pour être franc, on arrive facilement à vivre avec ses petits bugs, car rien n’empêche vraiment de travailler. Il faut trouver sa méthode de production, et l’on comprend assez vite les erreurs à ne pas commettre, comme l’ouverture de plugs en cours de lecture par exemple.

Avec un G5 bien réglé et un HD accel 3, il est difficile de mettre à genoux la bête si l’on s’organise un peu. Que ce soit en production musicale ou pour le travail à l’image, le système n’a aucun équivalent : la simplicité MIDI de Logic, la gestion des instruments virtuels associés aux DSP de Pro Tools.

J’espère qu’Apple continuera à soutenir cette passerelle voire même à améliorer son fonctionnement. J’avoue que l’utilisation de Logic en natif est plus simple et fluide, mais pour un utilisateur ayant goûté aux joies de l’ESB, malgré ses défauts, il est quasiment impossible de revenir en arrière.

Pour finir, une photo d’une session de 26 minutes exploitant le potentiel du système, 88 pistes DAE, plus de 50 plug-ins TDM, 10 bus stéréos, plus de 50 instruments virtuels et autant d’effets natifs. On comprend vite pourquoi il est facile d’être « accro » !!




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